La maladie est arrivée sans crier gare et des symptômes, il y en a un wagon ! Nous avons parcouru des kilomètres, avec l’impression de rester seul sur le quai, sans consigne où laisser les objets encombrants. Surtout ne pas dérailler, ne pas rester seul en salle d’attente. Passagers clandestins du TPV (Train à Petite Vitesse) nous avons choisi la voie du partage. Deux chefs de train nous accompagnent. Ils sont un peu les contrôleurs de nos émotions, à la compagnie des chemins de faire, les aiguilleurs du réel. Voilà…pour les grandes lignes directrices de cette belle initiative.
A toute vapeur nous livrons nos angoisses, notre peur des lendemains
à chaque station d’écoute au groupe de parole. Il y a les sentiments de seconde classe, les TER (Tristesse Et Rage) et le CORAIL (Courage Optimisme Réaction Amour Improvisation Légèreté). L’isolement est rompu, l’entrain revient, et il n’est plus question de tirer la sonnette d’alarme. Les confidences fusent comme les paysages verdoyants au hasard des stations. Nous nous arrêtons à la station «Solidarité» pour poser un peu de souffrance. Les soucis, les lourdes valises s’allègent un peu, les cris ne restent pas quand les paroles s’envolent. Après la longue obscurité, nous croyons apercevoir un peu le bout du tunnel…
Au buffet on partage de ce qui nous nourrit (loisirs, fêtes, expérience, conseils, humour) et lorsque le wagon repart il siffle de joviale humeur. Mettre en mots, rend nos bagages moins lourds. Les pensées positives se posent sur les caténaires de notre humeur telles de gracieuses hirondelles. Et nous rentrons apaisés de cet inattendu voyage, certains de réserver à nouveau un petit billet gratuit que nous composterons encore pour la destination «Groupe de Parole»… Lisez bien ce signal pour tenter le terminus de la solitude, ne ratez pas la voiture, soyez à l’heure car déjà «J’entends siffler le train» !
Citation : «Le temps nous égare Le temps nous étreint. Le temps nous est gare. Le temps nous est train» Jacques Prévert
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